Au confins des plateaux du Livradois

Là où je vis.....par Danielle GERARD

08/04/2024 au 31/05/2024
Là où je vis.....par Danielle GERARD

CHOMELIX

 Là où je vis, les gens se montrent bienveillants à l'égard de la "Femme aux Semelles de Vent" que je suis ...

Là où je vis, l'Histoire remonte les millénaires, car bien avant l'occupation romaine, Chomelix existait déjà et connut, rêvons un peu, Vercingétorix, le vaillant héros et jeune chef des Arvernes ?

Sa voie principale du nom gaulois de Bolène, pavée en son mitan en forme de rigole, afin de récolter les eaux de pluie, reliait Toulouse à Lyon autrefois ... Elle fut depuis l'an 950 et reste à ce jour, l'un des chemins empruntés par les pélerins qui se rendent à Compostelle.

Les maisons sont de pierres avec les linteaux gravés de leur date de construction au 18ème siècle. Certaines, cachent soit une courette ou un jardinet fleuri derrière les façades aux portes et fenêtres peintes couleur sang de boeuf.

Certaines, restaurées dernièrement, affichent du métal, histoire de les moderniser.

D'autres, semblent à l'abandon et attendent patiemment le bon vouloir d'un futur acheteur et restaurateur.

Ces demeures séparées par des venelles ombragées rappellent le Moyen-Age et rejoignent en circonvolutions les places du village, tel un dédale savamment organisé dans les siècles passés.

Là où je vis, champs de colza, de lentilles, bois de conifères, jachères, pâturages où se rencontrent moutons noirs du Velay, vaches et chevaux parsèment de patchworks dégradés de verts, jaunes et bruns foncés, les collines d'Auvergne.

Là où je vis, au détour des chemins entourant le village, parvient le ruissellement sonore de la rivière Arzon et jaillissent, résonnantes d'espoir devant le renouveau, les trilles des oiseaux dans les taillis et futaies environnants, tandis que dans les cieux, planent la menace des milans, buses, faucons et éperviers toujours à l'affût d'une éventuelle proie.

Enfin, comme un enchantement, une grâce ultime de Dame Nature, l'on peut voir s'enfuir au loin quelques chevreuils qui paissaient à l'orée d'un bois ou encore un renard au pelage roux passer furtivement, une fois l'obscurité tombée.

Là où je vis, le temps semble s'écouler, sans drame ni tumulte ...

 

Danielle GERARD 18 Mars 2024